Entre Midi et Deux - 13-02-09 (Expressions)
-Plonges, plonges, vas-y ...qu'elle lui dit le fixant.. c'est ...possible ... a l'air facile ...Non mais !.dis donc ! facile à dire ! se rend pas compte, pauvre débile, de là à le faire !
Plonges ?... vite dit !... -il faut lui voir les yeux qui brillent, le souffle court, pouah ! çà me dégoûte, sur le cou, cette grosse veine lui bat contre la peau, du sang derrière que l'on devine rouge violet ...
..Penchés tous deux, l'homme et la femme, au -dessus du linoléum vert gras de la table de cuisine, lui croise les mains serre les doigts au point de se blanchir la peau, d'en faire fuir le sang, recule le buste sans doute pour faire face à l'haleine de l'autre qui l'interroge à brûle pourpoint... çà va chauffer, çà va brûler... brûler la bulle ... fragile ...péniblement élaborée, la niche conquise derrière les paravents de papier blanc léger ... Par les temps qui courent .... vous vous rendez pas compte de la patience qui faut ...par les temps qui courent .... - Non ! Mais quand même ! Faudrait pas se retrouver en culotte courte ! lâche -t-il d'une traite, un pet.. des traites ... çà court çà sent mauvais , tout compte fait , mieux vaut pas y plonger le nez : danger!
Le bleu de ses yeux est effrayé des mot lancés qui flottent dans l'air de la cuisine, l'odeur de l'huile sur le point de brûler ... çà vole les mots. çà s'insinue à notre insu avant que personne ne maîtrise..un boomerang lancé de loin du fond des âges mais qui revient à coup sûr atterrit .. ...loin.... ...................sur le chemin de halage au bord de ce canal ... posé tranquille sur une photo toute abîmée aux bordures blanches dentelées ... C'est le canal de Nantes à Brest où se noya ... l'autre ..vous savez bien ... le frère aîné .. non... réfléchis un peu .. c'est pas possible ce frère est mort à la naissance.. c'est l'oncle noyé à l'adolescence dont la mère huma longtemps l'odeur de mort mêlée au parfum fort des œillets mignardise jetés sur lui dans le cimetière .La prunelle fixe les mains figées dessus la table face à la femme, l'aperçoit -il sa mère s'éloignant petite, un sourire triste, dessus l'image toute délavée sur le point de se fondre .....l'eau du canal calme va à la mer, ce jeune enfant aux boucles brunes en barboteuse couleur sépia suit, il flotte dans l'air de la cuisine une odeur nouvelle, d'un ange qui passe comme ceux qu'on voit en marbre blanc sculptés sur les dalles des tombes, les chaises craquent, l'ange repasse entre les deux adultes .. un enfant regarde sans mot - en culotte courte ou barboteuse - ce vrai supplice pour l'entre- cuisse, les élastiques des fronces à mort serrent la chair mauve - Passe donc l'ange entre les murs écaillés jaunes de la cuisine qu'il faudra bien repeindre un jour, entre deux souffles de part et d'autre de la table de chêne qui en a vu bien d'autres, l'enfant muet les cuisses serrées inconsolable écoute tout bas se dire sans lui des bribes de son histoire, qu'on lui barbotte et qui s'enterre mine de rien dans le bleu muet de ses yeux .
Se rallume le mégot demi-planqué au coin de lèvres serrées. Un souffle profond venu de loin l'aura éteint mais il y veille depuis ses tripes cela remonte ranime porte à incandescence ce point. ...
Ce point.. où pensive, face à lui attentive ,elle suit son tempo et son regard -regarde ailleurs voir si j'y suis -toujours fourré dedans mes jupes - pas possible derrière ce bout de photo revoit les mots ; mise à sécher sur le fil, encore mouillée la culotte courte, la barboteuse tandis que l'enfant le cul à l'air libre et à l'aise sans élastique qui le blesserait rêve : au fil de l'eau tranquille ils s'imaginent l'avant joyeux, sursautent , quand elle l'entend dire: - se souvenir çà coûte que dalle ! ...
Des lèvres molles exsangues, le mégot mort sur l'estran tombe, coquillage vide, tombe en la soucoupe de Limoges, ébréchée ,sur le lino laissée --qui sait , soucoupe , à le recueillir ce mégot-là juste vouée ?...sauve qui peut de ce halo autour des mots ,échappés bel ,malgré tout pris au filet . La voix enrouée débusquée tue tuée telle l'image floue décolorée.. s'évapore : et pfttttttttttttttttt ! reste que dalle ! Restent un vieux pillou, un torch listri , de la chaude haleine dessus la vitre à l'instant T, l'éphémère trace d'une émotion , la barboteuse au vent flottant s'effilochant , balle d'avoine volée au vent,hante encore l'air au crépuscule d'été tombant . Chtttttttt ! déjà s'entendent descendus des brumes d' Arrée, des schistes acérés du Roc'h Trédudon , du Roc'h Trévézel, les pas du vieux pillouer , ce recycleur de culottes courtes de barboteuses de peaux d'lapin , voici le pas de ses chevaux aveugles voyants seulement pendant les rêves -biskoas kemen dall !- Sacré pillouer ,conteur d'histoires aveugles pour gens sourds .
Madeleine O.
Ecoutez
Pas de panique... Doucement et d'abord réfléchir... D'ailleurs, pourquoi, faut-il absolument décider quelque chose ?... Bien sûr... c'est important, capital, d'aucuns écriraient vital... mais pourquoi une telle pression ?
Alors que chacun devrait le savoir, on a la vie devant soi...C'est pour bientôt, c'est dire qu'on a du temps... Alors, pas de panique... On aimerait dévoiler ces guerres ridicules entre politiques... Ils disent politiques politiciennes... Ils décident ; ce sera ainsi ou ils arrêtent tout...Quel manque de sagesse la plus élémentaire, pourtant... ils ont eux aussi la vie devant eux...
Ils font, paraît-il, de la concertation, mais en réalité,... ils « ficèlent » tout. Ecoutez-nous, il ne s'agit pas de la mort, mais du mieux vivre... Il ne s'agit pas d'arrêter tout, mais du mieux circuler... Ecoutez-nous, réfléchissez, il s'agit tout simplement de vivre et... mieux qu'avant. !
Arrêtez de penser pour nous... réfléchissez avec nous... et pour nous... Vous ne serez pas plus fort que notre ville, écoutez tout simplement votre ville qui est là devant vous... Ecoutez là avec nous parce qu'elle vit comme vous et comme nous, toujours pareille et pourtant chaque jour différente. Pas de panique. Vous et nous, nous et vous, on a la vie, on a la ville devant nous.
Anne-Marie T.
POUR UN OUI POUR UN NON
Debout sur le quai de la gare
Il attend
Un signal retentit
un train va arriver
Les barrières s'inclinent
Personne ne peut traverser
Le froid est là bien présent
La neige commence à tomber
Pour se réchauffer, il se balance d'un pied sur l'autre ET TIC ET TAC Il
saute maintenant à cloche pied ET TAC TAC TAC Le train arrive Des paquets de
voyageurs se déversent Il cherche quelqu'un en tournant la tête à droite, à
gauche Et maintenant plus personne Elle ne sait jamais ce qu'elle veut
Pour un oui, pour un non Elle change d'avis, là c'était un non
La Taupe